Maïsadour : Vous êtes tous les deux des partenaires importants de Maïsadour et des observateurs avisés du marché, en tant qu’intermédiaires. Qui sont vos clients ?
Emilie Haspeslagh, Ardo : Nous avons trois types de clients : les industriels comme Danone ou Unilever, le “food service” (chaînes d’hôtels, écoles, hôpitaux, etc.) et enfin le retail (Leclerc, Picard, etc.) où nos produits sont principalement commercialisés sous la marque du distributeur.
Baptiste Dufour, Cargill : Nous travaillons avec de grands groupes internationaux comme Unilever, Pepsico, Nestlé ou encore Mars, qui utilisent nos produits.
M : Le consommateur final et les différents intermédiaires semblent de plus en plus exigeants sur la qualité du produit, tant d’un point de vue qualitatif qu’environnemental. Le constatez-vous ?
Baptiste Dufour, Cargill : On voit une somme d’attentes des industriels et du consommateur final. Cela va concerner la qualité physique de la matière première, sa durabilité, son impact environnemental… Et toutes ces attentes sont additives, ce qui parfois donne l’impression qu’on a toujours plus de contraintes.
Emilie Haspeslagh, Ardo : Tout à fait. Quel que soit notre client, il demande de plus en plus d’effort dans la production, surtout au niveau des gaz à effet de serre et sur la diminution de l’impact CO2.
M : Pourquoi les agriculteurs peuvent-ils et doivent-ils s’adapter à ces nouvelles attentes et exigences ?
Emilie Haspeslagh, Ardo : La prise en compte du changement climatique et de nouvelles techniques d’agriculture plus écologiques, comme l’agriculture régénératrice, est importante parce que cela émane à la fois d’un besoin vis-à-vis de l’environnement mais aussi des demandes des clients. Dans notre contrat avec Maïsadour, nous avons des mesures qui accompagnent la transition vers l’agriculture régénératrice : des actions sur l’utilisation de l’eau, sur la réduction d’intrants, sur les couverts végétaux pour le stockage du carbone…
Baptiste Dufour, Cargill : L’agriculteur s’inscrit dans un marché global, et donc il doit proposer une offre correspondant à ces demandes de plus en plus qualitatives. Notre rôle, en tant qu’intermédiaire, est de transmettre l’attente du consommateur à l’agriculteur pour qu’il puisse adapter ses choix, qu’ils soient techniques ou économiques.
Notre rôle est de transmettre l'attente du consommateur à l'agriculteur pour qu'il puisse s'adapter.
Baptiste Dufour
M : Vous parlez d’adaptation. C’est l’un des enjeux principaux pour la production ?
Emilie Haspeslagh, Ardo : Oui, clairement. Le rendement moyen en champ était historiquement en hausse de 2% par an depuis les années 1960-1970, avec une variabilité de plus ou moins 10%. Depuis 2017, cette variabilité s’est fortement accrue. On constate aujourd’hui des chutes de rendement qui peuvent aller jusqu’à plus de 50%, avec une baisse de la moyenne générale de 20%. Et c’est le cas partout, en France, en Europe et dans le monde entier. C’est un vrai changement et je pense que le changement des pratiques pourra permettre de retrouver de la productivité.
M : Et au niveau des marchés, quelles sont les attentes ?
Baptiste Dufour, Cargill : Nous avons des clients qui ont comme objectif de favoriser la transition écologique et qui veulent s’assurer que les agriculteurs en soient les acteurs, en encourageant des pratiques de séquestration du carbone, par exemple. C’est pour cela qu’on essaie d’être le plus explicite possible dans nos échanges avec Maïsadour pour que toutes ces initiatives prennent du sens dans la filière et que ce ne soit pas déconnecté des attentes des consommateurs.
Propos recueillis en interne par Maïsadour
-20%
Depuis 2020, ARDO a réduit l’empreinte carbone de ses usines de 20% et veut aller jusqu’à 40% d’ici 2030.
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60%
Maïsadour est le fournisseur principal en Maïs Waxy de Cargill, représentant 60% de son approvisionnement en France.
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