Feuilles enroulées, cultures à l’aspect grisâtre ou plants complètement secs...
Feuilles enroulées, cultures à l’aspect grisâtre ou plants complètement secs… Le maïs a subi de plein fouet la canicule qui a frappé la France ces derniers jours. Dans les champs, on se serait cru dans un four. Les agriculteurs font face à des températures extrêmement élevées mais aussi à une disponibilité d’eau qui s’épuise. Pour la seconde fois cette année, après l’épisode de de juin, le mercure a grimpé dans le Sud-Ouest au-dessus de 40°. Loin des conditions optimales pour la culture du maïs situées entre 20 et 30°C. Comment le maïs peut-il supporter des chaleurs aussi fortes pendant plusieurs jours ? Le maïs se met « en poireau », les feuilles se crispent et s’enroulent. La plante essaie de consommer le moins d’eau possible. Les stomates qui servent à échanger avec l’extérieur se ferment pour éviter l’évapo-transpiration.
C’est ainsi que la plante se défend, mais elle réduit alors la photosynthèse. Cette protection assez spectaculaire ne marche qu’un certain temps.
Canicule + sécheresse
Car la période que nous vivons est la conjonction d’une vague de chaleur précoce, de fortes températures et d’un phénomène qui dure. Habituellement nous observons de telles conditions, passée la deuxième quinzaine d’août ou début septembre. Après avoir subi un printemps déjà très sec et parfois la grêle, les agriculteurs de Maïsadour se seraient bien passés de cette nouvelle canicule. D’autant que l’état de la réserve hydrique est très bas. Il n’a pas plu depuis la mi-juin. Lorsque la pluie vient à manquer, l’irrigation fait toute la différence. Le maïs non irrigué – c’est le cas d’un grand nombre d’exploitations dans le bassin de production de Maïsadour – souffre de la sécheresse prolongée. Comme les sols sont desséchés, la plante ne peut plus y puiser l’eau et sa survie est en jeu. L’inquiétude grandit chez nos agriculteurs qui ont en tête la calamiteuse année 2003 pour les récoltes.
Inquiétudes pour le maïs non irrigué
La canicule s’ajoute à la sécheresse, et pour les plants de maïs le stress thermique au stress hydrique. Cela peut avoir pour effet de brûler les soies et de diminuer la production de pollen et de ce fait diminuer la production de grains. La période de la floraison est critique pour le maïs. La situation varie selon les exploitations et la qualité des sols. Les dégâts observés sur les parcelles les plus touchées sont irréversibles, même si la météo venait à être plus favorable sur le mois d’août. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan de l’épisode caniculaire en fonction des dates de semis et du stade auquel sont intervenus les températures exceptionnellement chaudes.
Si la canicule et la sécheresse durent, un gros danger pèse sur le maïs non irrigué et par la suite sur la récolte. C’est dans les deux ou trois semaines à venir que le maïs aura le plus besoin d’eau. Or, les bulletins météo à quinze jours prévoient très peu de précipitations. Tous les jours qui passent sans pluie mettent en danger les cultures.