Du coton made in France cultivé dans les Landes

Le Groupe Maïsadour
Qui aurait imaginé faire pousser du coton dans les Landes ? C’est le défi relevé par le service Recherche & Innovation du pôle agricole de Maïsadour, un projet expérimental mené en partenariat avec Tissage Moutet.

la récolte du coton: une première pour Maïsadour

Un petit événement a eu lieu fin septembre sur nos terres landaises : c’était la première fois que l’on récoltait du coton à la main sur une parcelle d’un demi-hectare située non loin de Souprosse. La seconde année de culture a été la bonne pour ce projet expérimental porté par Fabien Skiba, directeur Recherche et Innovation du pôle agricole de Maïsadour, et ses équipes. On trouve cette plante dans des pays tropicaux mais aussi méditerranéens, en Espagne, en Grèce, en Turquie et en Afrique du Nord. Ces dernières années, il y a eu un précédent dans le Gers. Pour ce projet Maïsadour, les semis ont été réalisés en avril. La suite était loin d’être évidente, car le cotonnier nécessite une période de pluie abondante lors de la pousse puis de la chaleur, ainsi qu’une intense sécheresse au moment de la maturation. « Pour cultiver le coton, il faut pas mal d’unités chaleur, confirme Fabien Skiba. L’année que nous avons vécue nous a plutôt aidés pour amener le coton à maturité. »

Adapter la plante au climat landais

L’idée de cette première récolte était d’avoir des rendements économiques sur la culture et de fournir ce coton à un acteur du secteur textile afin qu’il teste cette fibre dans son process. Un partenariat a été noué avec la Maison Moutet, qui était très intéressée à l’idée d’utiliser du coton français. Cette entreprise familiale installée à Orthez tisse du linge basque et du linge jacquard depuis 1919. Création, teinture-fils, tissage et confection sont entièrement et exclusivement réalisés en Béarn, dans le respect de la tradition et des normes sociales et environnementales. Benjamin Moutet, dirigeant de Tissage Moutet, croit beaucoup au projet :

Récolte - Landes - Maiïsadour

"Le coton que nous travaillons aujourd’hui vient principalement d’Inde. Pour retrouver une matière première locale, il ne faut rien exclure comme opportunité. Nous souhaitons explorer cette piste, et je me félicite que Maïsadour mette son équipe à disposition pour en étudier la faisabilité."

Un COTON DE BELLE QUALITÉ

« Un très grand progrès a été réalisé puisque Maïsadour a réussi à faire sortir la plante de terre et à obtenir un coton de belle qualité. Mais nous sommes vraiment à la genèse du projet », poursuit le représentant de la 5e génération aux commandes du fabricant spécialiste du linge de table coloré, original et haut de gamme. L’école d’ingénieurs de Tarbes va désormais analyser la longueur et la résistance du coton made in France. Si cette fibre est jugé filable, l’étape suivante consistera à transformer cette matière première en fil. De son côté, Fabien Skiba se projette sur l’avenir : « Nous allons remettre en culture pour confirmer les résultats pour la deuxième année de suite. » Patience donc avant de pouvoir se procurer nappes, torchons et autres tabliers produits avec du coton des Landes.

Le Groupe Maïsadour

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